Charité (belle et)bien ordonnée, suite et fin

Je vous avais précédemment parlé de la distinction entre le terme hébreu ‘tsédakka‘ et sa traduction quasi eronnée en ‘charité’.
Une des différences fondamentales résidait dans l’obligation, d’un point de vue strictement légale, de donner à l’autre, semblable en tous points, ce dont il avait besoin. Ce qui s’éloignait de la notion ‘sentimentale’ de la charité commune, qui seule faisait appel à la compassion du donneur – tout en infériorisant le statut du receveur.

Résumée ainsi, je me suis mis à craindre que l’on ne comprenne pas bien la position du judaïsme, telle que modestement je l’ai comprise :
Il n’est pas question de rejeter les élans du cœur. Il s’agit d’énoncer clairement que c’est une base bien fragile pour maintenir l’obligation d’entraide appelée ‘tsedakka‘. Que l’on ne peut compter uniquement sur la compassion pour assurer l’aide nécessaire aux pauvres. Que l’affection n’était pas une garantie.

Sur ma lancée, j’ai pensé qu’il serait aussi plus ‘charitable’ d’évoquer la dimension sentimentale parmi les obligations qui incombent aux juifs. Et de montrer combien celle-là était même davantage appréciée que l’application froide, insipide et mécanique des commandements – qui demeure un travers pour ceux qui n’ont pas compris ce qu’on attendait d’eux. Lire la suite

Une charité (belle et) bien ordonnée

J’ai souvent l’occasion de dire combien parfois la traduction des mots hébreux, en particulier en français, porte en elle une signification  à l’opposée des notions hébraïques qu’elle est censée décrire. Une exemple classique sur le mot « tseddaka » traduit historiquement par « charité ». Nous allons voir que l’écart frise l’antinomie. Pourtant comment reprocher à des traducteurs de nommer ce qui apparaît comme identique dans les deux langues : quelqu’un dans le besoin quémande de quoi vivre à son prochain qui y pourvoie ou y contribue ?

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Effet de résonnace et théodicée

(A la mémoire d’Élie, fils de Saada – Léïlouï Nichmat Eliyahou ben Saada)

Une petite note sur une réflexion que je me suis faite ce matin en mettant 3 petites pièces de monnaie dans la boîte de tsedakka (improprement traduite en français par « charité » et qu’il faudrait nommer plus exactement « acte de rétablissement de la justice » envers l’indigent comme expliqué ici).

Ce tronc venait d’être vidé et était donc à nouveau vide: en y insérant les piécettes je me suis étonné du bruit qu’elles produisaient. Un véritable et littéral effet « bling bling » ! Lire la suite