Roger, reviens, ils sont devenus fous…

Antenne 2, fin d’après-midi au début des années 1980. Le directeur des programmes décide, pour je ne sais quelle excellente raison, de diffuser régulièrement une chanson qui allait fasciner tous les jeunes téléspectateurs dont je faisais partie…Réécoutons-la, c’est cadeau:

Roger Glover, avec ce tube international et ce clip mémorable, répandait l’amour du prochain et la joie de vivre.
« Love is All » en écho à la ballade de John Lennon, « All you need is love », c’était surtout une sorte d’éducation sentimentale pour afficher sa volonté de trouver le bonheur, tous ensemble, malgré nos différences. Evidemment aujourd’hui cela sonne tellement naïf et désuet, mais à l’époque… »you may say I’m a dreamer, but I’m not the only one »… Lire la suite

Maldonne de Pessah’

salonKLPC’est un lieu commun, un marronnier de tous les blogueurs juifs de la planète. Le sujet dépasse les grands classiques comme l’antisémitisme, la défense d’Israël ou la préparation à la Bar Mitsvah du fiston. Je veux évidemment parler de Pessah’. Cette fête juive qui est la plus redoutée de tous, bien loin devant Kippour.

C’est d’abord un parcours du combattant pour nos femmes, qui ont décidément beaucoup de mal à comprendre que c’est le h’ametz qu’il faut brûler, pas la poussière et encore moins leur santé: Lire la suite

Yitro et les cumulards, une leçon de sainteté.

(Cette étude est dédiée à l’élévation de l’âme d’Élie, fils de Saada – Léïlouï Nichmat Eliyahou ben Saada zal)

 

MoiseMichneTorahLa paracha (péricope) de Yitro ressemble à toutes les autres. Elle est une énigme qui décourage autant qu’elle stimule. Avec l’expérience, le fidèle pense être capable de dessiner plus ou moins les contours du récit alors que déjà les contradictions se font jour pour peu qu’on s’attarde sur le vocabulaire employé. Le lecteur attentif en étudiera alors les commentaires et s’enfoncera sans doute dans la perplexité. En fait, la seule chose qu’il en retirera, c’est qu’il n’en avait pas compris grand-chose.

Les exemples sont infinis, et en l’occurrence dans notre paracha, nous pourrions jeter un regard un peu plus appuyé sur le texte pour en déceler quelques surprises. Peut-être aurions-nous le mérite d’y voir certains messages cachés. Inutile d’ailleurs de chercher bien loin puisque Rashi va, encore une fois, distiller subtilement  à la faveur de quelques commentaires des versets du chapitre 18 de l’Exode, les questions originales tout en favorisant les tentatives de réponses. Lire la suite

« L’homme qui paie ses dettes s’enrichit » ou de l’antisémitisme mesquin.

al-pacino-shylock(Pour l’élévation de l’âme de Brah’a Messody bat Rah’el)

Ce billet n’a pas la prétention de relever un facteur inédit sur cette maladie mentale qu’est l’antisémitisme.

Disons juste qu’il est une réponse à un fait-divers, publié hier et qu’il me rappelle un schéma qui personnellement m’a toujours parler pour modéliser une des trop nombreuses racines de cette haine des juifs.

Le manque de reconnaissance.

Prenons un exemple :
Quand vous êtes en manque d’argent, et qu’un organisme ou un individu, vous prête ce dont vous aviez besoin, au-delà du « merci » de politesse qui suit le prêt, il y a un phénomène généralisé qui se décline en deux temps.

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Fable : La Sénatrice et les bovins ou Le Carnivore étiqueté

Chauveau_-_Fables_de_La_FontaineJe me lance, en cette période estivale propice à la poésie, à un petit exercice.
Bien entendu, toute ressemblance avec des événements ou des personnages de l’actualité ne seraient que purement fortuits.

Madame la Sénatrice des Huns
Qui n’écoutait jamais les autres
Se découvrit un beau matin
Un rôle de nouvelle apôtre

Faisant électoralement ses emplettes
Fervente mais discrète amie des bêtes
Ses étonnant soutiens Dieudonnistes
Front de Gauche et B.B istes
N’eurent pas de mal à persifler
Combien la Shrita les éraflait

Fonctionnaire inconnue et butée
Obscure anonyme au fond d’une Assemblée
Histoire pourtant de bien sortir du tas
Trouva opportunément son noble combat

Sans compromettre salaire ni carrière
De beaux sondages à la lisière
Des entrevues et des photos :
La célébrité pour les originaux !

Lorsqu’un médiocre site de quidam
Murmura, sournois, à la naïve Dame
Sur fourberies, malversations et sionisme
Vieux stéréotypes outrageant du Judaïsme

« Tout se tient » lança-t-elle alors
Cruauté et détournement en pays tricolore
« Ce lobby étranger sera vite aux oubliettes
Quand viendront enfin mes étiquettes »

Las, d’intelligence et de lumière
Son pauvre esprit n’en aimait guère
Confusion, obstination et bêtise
Sa place était-elle en psychanalyse ?

Mathématiques, logique ou raison
N’étaient pas non plus de ses passions
Manipulant plutôt les grandes émotions
Elle préféra s’en prendre « bêtement » à Sion

Ni pourcentages ni déclarations d’experts
Ne pourraient la faire changer d’air
Pourquoi diantre écouter les scientifiques
Alors qu’il suffit d’être démagogique ?

S’il est vrai que l’animal vous est si proche
Comment vivez-vous, Madame, sans anicroche
Vos ripailles de gibiers, huîtres et homards
Sans que vous ne soyez envahis de cauchemars ?

Comment tolérez-vous en vos sous-bois
Les festins de poulets en cage, et le gavage d’oie ?
Amnistiant derechef crustacés, Réveillon et Corrida
Vous penser ce faisant étiqueter au moins Al-Qaida ?

Cuir a vos souliers, et sur vos riches canapés,
Le confort bourgeois vous aura certes aveuglé
Étourdissements ratés, promesses de s’améliorer
Suffiront étonnamment à vous abuser
Mais animaux et mineurs, dans la même souffrance
Se rejoignent au labeur, malgré votre silence

Avant donc de vous occuper du marginal,
Commencez plutôt par le gros principal.
Vous croyez ici montrer votre grand cœur
Or votr’ ignorance étonne jusqu’à vos chroniqueurs

Rigueur, cohérence et honnêteté
Est ce trop, vraiment, vous demander ?
Quoiqu’ inédites vertus, rassurez-vous
Elles n’obscurciront point vos interviews

Navrance enfin,que d’un Palais de la Nation,
Soit rétribuée une servante avec si peu de raison
Mais, la liberté de conscience y survivra,
Quoiqu’en dise un membre -temporaire- du Sénat !

L’absence du Temple, entre Traumatisme et Espoir

Poussin-Destruction-TempleLa destruction du Beth Hamikdach (le Temple de Jérusalem) reste un événement parmi les plus dramatiques de l’Histoire Juive. Si dans un précédent billet, il était fait mention des conséquences encore tangibles de ce désastre, au travers de nos gestes quotidiens, j’aimerais cette fois évoquer la Chute de Jérusalem avec le Dr Philippe AÏM, que les lecteurs du blog connaissent déjà, puisque nous avions déjà commis ensemble un entretien passionnant il y a quelques mois de cela.

Une fois n’est pas coutume donc, et face au réel traumatisme que ces événements ont provoqués dans l’inconscient collectif du Peuple Juif,  je vous propose un second dialogue au travers de cette date fatidique qui allait bouleverser l’existence de notre Nation jusqu’à aujourd’hui et paradoxalement positionner les Juifs du monde entier dans l’attente formidable des temps messianiques, ceux qui verront le 3e Temple rebâti et le Culte obtenir enfin droit de Cité.

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Droit et Religion: « la Loi Juive dans tous ses Etats »

FYGSi vous passez ces derniers temps, près du Lac d’Enghien-les-Bains, vous verrez sans doute un bâtiment en construction avec une pancarte du Ministère, titrant: « La Justice se modernise »…L’attente, l’exigence voire, d’un Droit toujours en phase avec les contingences de ceux à qui il s’applique, n’est pas que l’apanage du droit séculier.

Le Judaïsme a plus à dire -peut-être- en matière de droit que les autres religions, puisque la juridiction rabbinique, forcément en prise avec ses contemporains, ne sépare jamais le domaine juridique de la doctrine religieuse. La polysémie du mot « Torah » (Enseignement/Loi) et la critique plusieurs fois centenaires qu’on lui a opposé (« Elle n’est qu’un code civil ») en font presque un programme pour tous ceux qui s’intéressent au droit des juifs et aux initiatives indispensables que les rabbins imposent pour répondre aux questions d’aujourd’hui sans trahir l’esprit insufflé depuis la théophanie du Sinaï.

« La Loi Juive dans tous ses états »

Et c’est à point nommé que les éditions Lichma proposent un nouvel opus sur le droit hébraïque. Originalité de la démarche  cet ouvrage ne vient pas seulement du fait que l’auteur, Yona Ghertman, soit à la fois Docteur en Droit et rabbin de la communauté de Cagnes-sur-Mer, ni encore que les sujets abordés soient d’une actualité indéniable, mais bien plutôt par la démarche pédagogique et originale qui articule cette œuvre. Lire la suite

Dynamisme et Pessimisme…la Crise de la trentaine

[A Yoyo]

Jeudi soir dernier j’ai dû organiser un minyan (i.e. un quorum de 10 hommes) chez moi.

flash28 amis et fidèles des synagogues avaient été prévenus, certains une semaine à l’avance, d’autres à la dernière minutes. J’avais réservé des plateaux chez le traiteur pour 20 personnes environ, selon ceux qui m’avaient confirmés leur présence à 20h00 précises.
Patatras, nous n’étions encore que 7 –fidèles parmi les fidèles- à presque 21h00. J’avais beau appeler, le sort s’acharnait contre moi : entre la grippe soudaine, l’invitation à une « shéoudatte Ytrou » de dernière minute ailleurs, le retard au boulot, le rendez-vous impromptu…mes invités fondaient comme neige au soleil. Et le rabbin, patient jusque-là, devait à présent partir : les balaniot du mikvé avaient, elles- aussi, posé un lapin, c’était donc sa femme qui en urgence devait s’en occuper et lui revenir garder les enfants…
Le sort qui s’acharnait vous disais-je.

J’étais déçu, sous pression et franchement désespéré…une situation de crise en fait.

Mon beau-frère s’est alors levé, a pris son manteau et a dit, sûr de lui :

« Ne bougez pas,  je descends dans la rue, je vais vous trouver minyan. Donnez-moi juste 5 mn… »

Vous imaginez ma tête…un soir d’hiver…Et je n’habite ni Créteil ni le 19e ni Sarcelles…autant vous dire que des juifs, la nuit, ça courent pas les rues, c’est le cas de le dire…
Pourtant, 5 minutes plus tard, je vis débarquer 4 jeunes, plutôt wesh-wesh-casquettes-baskettes, mais visiblement « de chez nous » [en tous cas pour les 3 premiers].

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Yitro, Réouel et H’ovav: Combien Moshé a-t-il eu de beaux-pères ?

(A la mémoire d’Élie, fils de Saada – Léïlouï Nichmat Eliyahou ben Saada
et pour le prompt rétablissement d’Esther Myriam bat Mazal Tov)

Ce texte est librement adapté de l’essai disponible dans le volume 8 de l’incroyable revue H’akira (The Flatbush journal of Jewish Law and Thought).

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Mon-Beau-Pere-Et-MoiPour ceux qui aiment les explications inédites et lumineuses du Rav David Fohrman (par exemple ici), je vous propose cette fois de rester dans la mishpah’o (la famille) et de découvrir une étude réalisée par son beau-frère, Yacov BALSAM, sur une énigme aussi vieille que la Bible. Et de famille justement, voire et surtout de belle-famille, il va en être question.

J’aurai pu intituler ce billet « Finding Yitro » puisqu’il va s’agir de découvrir, ou tout du moins d’avancer une hypothèse sur l’identité réelle d’Yitro et sa relation avec Moshé. Mais j’aurai aussi pu m’inspirer de l’excellente pièce de théâtre  « Le Prénom » (aussi disponible en vidéo), puisque cette étude va tourner autour des nombreux prénoms que la Tradition à réserver au beau-père de Moshé. Lire la suite

Balance et concision…

balance-obesePetite réflexion à ma femme hier, pendant une pause-bricolage:

« – En fait le Peuple Juif, c’est comme une balance pour une obèse : elle révèle les manquements et les excès de son utilisatrice qui se venge par un bon coup de pied ! Sa rage est dirigée contre l’instrument de mesure un peu comme elle casserait un thermomètre parce qu’il indiquerait une fièvre la veille des vacances. Les Nations seraient grossièrement ces personnes qui se défoulent de leurs folies (capitalisme, communisme, monarchisme, nazisme…) sur le dos des juifs, inoffensifs révélateurs…Plus vraiment boucs émissaires donc, mais plutôt instrument de mesure  et miroir de la moralité et de l’éthique de la société….Tiens, tiens je devrais peut-être écrire là-dessus, qu’est ce que t’en dis ? »

« – Ben oui exactement, t’as qu’a écrire ce que tu viens de me dire, ce sera parfait ! »

« – Tu crois ? mais ça va être trop court pour mon blog ! »

Et là, se retournant et s’éloignant dans le couloir, elle lève ses bras et sa tête et déclame :

 » – Enfin ! Chééh’yanou ! »

Voilà, je lui devais bien cette petite note, courte, à elle, qui ne cesse de me répéter que mes textes sont trop longs, trop confus, et trop difficiles 😉

C’est quoi être juif ? Petit cas pratique…

BresilBillet express:  C’est quoi être juif ? Petit échantillon qui date d’il y a quelques minutes…

Après des années de demande, après une sélection sévère, après un lobbying de malade, vous recevez ce mail

De : XXXXX
Envoyé : jeudi 13 décembre 2012 18:43
À : Mise En trentaine
Cc : Tous un paquet de beau monde
Objet : Inscription au séminaire Managers
Importance : Haute

Bonjour [Mise en Trentaine],

Nous avons le plaisir de vous annoncer que vous avez été sélectionné pour participer au séminaire Managers de l’école du Management [de ma Grosse Boite].

Les principaux objectifs de ce séminaire visent à vous permettre d’approfondir et d’améliorer les compétences du management d’équipe, de la gestion et du développement d’une entreprise dans un environnement multiculturel et international, notamment à partir du référentiel de compétences managériales de [Ma Grosse Boite].

Ce séminaire se déroulera  en résidentiel du 17 au 26 septembre 2013, au Brésil.

 Vous recevrez dans les prochains jours une confirmation de cette inscription de la part de la Direction de la Formation du groupe [de ma Grosse Boite].  

Nous restons également à votre disposition pour toute question relative à ce stage d’excellence qui constitue une étape importante du développement dans le groupe.

Bien cordialement,

XXXX

Adjoint DRH Groupe – Gestion des cadres

Youhoooo !!!!  Brajil !!!!  Foutchebôl, tidjamé samba, capoiera, Copacabanna, 11 jours tout frais payé au soleil d’Ipanéma ou de Rio de Janeiro…

Puis ce sera super pour ma carrière, mon CV , toussa, toussa… (donc là pour 99,98% de la population mondiale il faudrait être carrément content de la nouvelle.)

Sauf que, réflexe, réflexe même de MALADE, de GROS MALADE, de PSYCHOPATHE : Septembre ? Septembre ?

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‘Fame’ ou Flamme ? Quand le feu est de paille ou de joie

« flameOui, oui ma grand-mère descendait dans la cave tous les vendredis soirs pour allumer en silence deux veilleuses ».

Voilà a peu de choses de près comment les descendants de marranes en Espagne ou en Amérique du Sud évoquent le débris de judaïsme qui a subsisté jusqu’à aujourd’hui dans le cœur de ces juifs contraint de cacher leur foi depuis les sombres heures de l’Inquisition.

Une flamme. Discrète. Mais pour laquelle tant de risques sont pris et qui perdure depuis six siècles.

Il y a quelques décennies de cela,  Andy Wahrol, l’oracle underground, prédisait: « Tout le monde aura son quart d’heure de célébrité » tandis que se préparait à Broadway la comédie musicale ‘Fame’ dont nous connaissons tous la musique phare qui disait entre autre:

« fameBaby, look at me  And tell me what you see
You ain’t seen the best of me yet.
Give me time, I’ll make you forget the rest.
[..]Don’t you know who I am?

Remember my name. Fame!
I’m gonna live forever
I’m gonna learn how to fly–high!

I feel it comin’ together
People will see me and cry. Fame!
I’m gonna make it to heaven
Light up the sky like a flame. Fame!
I’m gonna live forever
Baby, remember my name
Remember, remember, ... »

Des décibels, de l’énergie, de l’exaltation, des palpitations, de l’enthousiasme communicatif. Fame  ou Flash Dance, même époque, mêmes valeurs, mêmes impulsions de bâtir un monde sur la célébrité juvénile éclatante et bruyante. Fugace comme l’éclair d’un Flash aussi – au grand désespoir de ceux qui y ont voué corps et âmes. Car comme le grand Charles Aznavour le rappelle souvent (Alzheimer faisant désormais de l’ombre à son fidèle imprésario de toujours Léon Sayan) aux naïfs participants de télé-crochet sauce The Voice:

 » Le plus difficile  ce n’est pas de réussir, c’est de durer« 

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Interview Psy : « Le succédané d’une saducéenne » ou « Les interdits de la Torah et les bottes des 7 lieues »

Freud gangnam style

Il y a quelques années, un cabinet de recrutement anglo-saxon, bien situé à Neuilly et dont le nom commence par ‘Hud’ et se finit par ‘son’, m’a contacté pour participer à un assessment center en vue d’un poste de responsable dans une grande entreprise pétrolière française (suivez mon regard). Les épreuves sur toute une après-midi allaient d’un livret d’exercices de logiques et de mémorisation, à une lettre manuscrite, une note de synthèse en anglais, et 3 entretiens. Je vous passe les détails mais lors du debrief des épreuves, j’ai rencontré une chargée de recrutement qui s’était présentée en tant que Psychologue et l’on a évoqué les résultats des tests. A un moment, sur les tests de logique (domino, suite numérique, cartes à jouer etc.) je me suis laissé aller à lui dire que mon ancien prof de maths, nous avait rappelé que ce genre de test de logique peuvent être mathématiquement équivoques dans la mesure où les réponses peuvent ne pas être uniques.

(Corollaire implicite que nous ses élèves avions compris: ces psycho-machins sont des apprenti-sorciers qui attendent plus de vous que vous réfléchissiez comme eux, comme s’ils étaient propriétaire et juge de l’intelligence et de la logique humaine).

Un exemple très simple pour fixer les idées:
« compléter la série suivante : 1,2,3, ?, ?, ? »
Facile ? Pourtant, il y a au moins 2 réponses, parfaitement valables.
Les avez-vous trouvées ?

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Il était une Foi: L’homme avec un grand H

( A la mémoire de Maurice Moshé ben Mah’a  Benayoun zal, enterré ce jour, et dont la gentillesse et le sourire simple me manquent déjà)

C’est l’histoire d’un homme. Un homme avec un grand H. Un de ceux qui a marqué l’Histoire, elle aussi écrite avec un grand H. Mais sans doute, au fond, est-ce l’histoire de plusieurs hommes, peut-être même de tous les hommes qui accomplissent leurs destinées.
Avant de vous révéler son identité je vais vous donner quelques éléments biographiques. Mais…il y a de grandes chances pourtant que malgré ces indices vous restiez incapable de le  reconnaître. Pire, que vous le confondiez. On parie ?

On va alors se la jouer à la Julien Lepers si vous le voulez bien:

« Attention, Personnage célèbre vous m’avez dit. Qui suis-je ? Top !
Fils d’un Sculpteur, et sans doute d’une sage-femme, j’ai grandi probablement dans une certaine aisance – quoique les sources soient peu nombreuses- , ma famille étant respectable et respectée dans une société païenne. Car nous sommes plusieurs siècles avant l’ère vulgaire. Mon éducation fut assez correcte, avec d’après les écrits postérieurs un attrait flagrant pour la Raison et la remise en question permanente. Un certain sens de la malice et le marchandage également, imbattable que j’étais à retourner les arguments de mes contradicteurs contre eux-mêmes.
Je n’étais pas du genre à « panurger » comme tous les habitants de la grande cité où ma famille était confortablement installée, proche du palais et du Pouvoir.
Aussi, je m’attachai toute ma vie à travailler pour la conversion morale de mes concitoyens -après avoir moi-même avancé dans la recherche perpétuelle du Comment et du Pourquoi. Je me suis intéressé d’abord à une certaine philosophie de la nature et aux spéculations dans le domaine de la physique (notamment l’astronomie et l’astrologie, considérée à l’époque comme une science). Cet intérêt aurait été suscité par la rupture qu’entretenaient les penseurs antiques avec le surnaturel et le monde des dieux qui prévalaient jusqu’alors. Mais il semble que j’ai ensuite été déçu par les explications purement causales, et m’éloigna rapidement de ces physiciens et autres astrologues, déplorant leur explication matérialiste et le côté limité de leurs méditations basées uniquement sur la Nature. Ma méthode progressive, me fit très tôt abandonner des croyances fausses – au désespoir de mes proches. D’ailleurs, plusieurs membres de la classe dirigeante locale affirmèrent voir en moi un esprit pervertissant les valeurs morales traditionnelles et donc un danger pour l’ordre social…le procès qui s’en suivra me condamnera de fait à une peine dont aucun homme ne peut ressortir vivant.
Sans pour autant m’appauvrir, je dispensais ma sagesse gratuitement tout en jouissant d’un patrimoine conséquent. Pour autant humble et avec une vie dépouillée de tout superflu, j’ enseignai dans la rue, les marchés  les échoppes, au gré des rencontres. Dialoguant avec tous, cherchant à les rendre plus sages par la reconnaissance de leur ignorance ou l’inanité des superstitions de mon époque. Point central des carrefours, mon hospitalité tant spirituelle que matérielle aurait été légendaire.
J’eus de nombreux disciples qui propagèrent mon message. Je fut aussi un homme de guerre, un soldat redoutable et brillant dont on loue encore le courage, la témérité voire. Je sauva notamment au cours d’un bataille incroyable la vie d’un notable bien connu de l’époque.

Tardivement père d’un fils, avec ma femme que sa rivale écartée traitera de particulièrement acariâtre. Plus tard, dit-on , je me marierai avec une seconde épouse dont j’ aurai d’autres enfants.

Je m’instruisis toute ma vie, obéissant à l’Évidence que j’avais découverte mais qui me dissimulerait jusqu’au bout Son infinie sagesse.
Pour enfoncer le clou, je démontrerait l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme.

Et je suis ? je suis ?… »

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Toi aussi anime un Dvar Torah applaudi par les plus Grands !

Un Rav de Bne Brak est venu vendre son livre dans notre synagogue. Un « best seller » en hébreu et en espagnol disponible enfin en français d’après la couverture ! La bande-annonce sous forme de dvar torah (sermon talmudique) était alléchante dans les tout premiers instants: l’homme charismatique s’exprimait très bien en français, les questions qu’il soulevait- quoique connues- étaient rondement amenées. Hélas, les réponses étiolées en longueur étaient pour le moins…hallucinées. La structure du discours était décousue. Pour tout dire, je m’abandonnai même à de criminelles attaques: « c’est à croire que ce type aime vraiment s’entendre parler ! »

Pour autant, son bouquin à 20€, je l’ai acheté – à la faveur d’une indulgence bisounoursienne chronique et de askamot (approbation) dithyrambique de grands rabbanim francophones.

Or les premières impressions sont toujours les meilleures, surtout quand elles sont mauvaises: à la lecture ce ne fût que verbiage, registre lexical soutenue et hyperbolique, aucune rigueur de fond, redite et paraphrase longues comme 8 jours sans pain, citations non sourcées, coquilles – et même et même- redondance du même chapitre écrite sous deux formes (sic) en utilisant apparemment un dictionnaire des synonymes – prouvant l’absence totale de relecture.

Ma question était alors double:

  1. Comment des rabbanim peuvent soutenir un tel brouillon – d’apparence si belle toutefois ? L’ont ils au moins lu ? Ouvert ?
  2. Ce Rav de Bné Brak, avec un pedigree considérable, se satisfait-il de cette « oeuvre » sous forme d’un beau vernis insipide ?

Du coup je me suis dit que finalement ce n’était pas si difficile d’écrire un « best-seller » !
Ma méthode est infaillible : Venez découvrir la langue de Bois Lamehadrin !

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Les Vacances d’été: quel boulot !

J’aurai pu intituler ce billet « Indiana Jones et l’Autoroute du Soleil » tant il est vrai que préparer des vacances, surtout des vacances casheres, en France ou à l’étranger, s’apparente à un feuilleton d’aventures avec de multiples rebondissements.
A la limite, comme dans la série Colombo, on connait tout de suite la victime, années après années:
Votre portefeuille.
Mais là où c’est original, c’est que les meurtriers changent tout le temps. Avec notre consentement en plus. Et toujours avec le sentiment diffus de s’être fait charcuter par un bourreau qui a au moins du cœur, tétanisés que nous sommes de tomber entre de mauvaises mains sanguinaires et sadiques venues gâcher cette sacro-sainte période…
Elle est bien finie l’époque de vos vacances entre potes, célibataires, organisées à l’arrache avec trois francs six sous, et éclats de rire en bonus. Parce qu’avouons-le tout de suite : les meilleures vacances c’est entre potes et célibataires ! Après, disons que c’est plus angoissant :
En pleine maturité de la trentaine, avec une compagne et sans doute des enfants, tout repose sur vos épaules. Pas le droit à l’erreur donc.

Ça y est, vous la sentez la pression estivale ?

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50 euros sur la table…

Petit billet mais belle histoire. C’est l’histoire de ma cousine.
Dominique est vétérinaire. Après de longues et difficiles études, elle est parvenu il y a plus de 10 ans à s’associer avec un de ses confrères plus âgé et non juif, en reprenant une partie du cabinet de ce-dernier.
Il serait faux de dire qu’elle ait pu respecter ses Chabbatot pendant son cursus universitaire, notamment à cause des concours en Prépa véto. Mais il serait tout aussi faux de croire que ce choix, qui ne concerne que elle et Dieu, s’est fait sans souffrance morale, sans douleur personnelle.

Lorsqu’il est venu le temps de pratiquer, très vite son associé l’a contrainte à venir travailler également le chabbat. Jeune diplômée sans expérience, ce fût la douche froide, mais avec un remboursement de crédit sur les épaules, elle n’a pas osé dire non tout de suite.
Avéra goreret avéra, elle s’est vu venir travailler tous les vendredis soir et parfois certains samedi matin.

Quand ses enfants ont grandi, et qu’ils ont commencé à être inscrit à l’école juive, elle n’a pu soutenir la contradiction davantage: leur enseigner l’allumage des veilleuse le vendredi et l’interdit de travailler, tandis qu’elle même revenait tard certains vendredi et marchait de longue distance le samedi pour rejoindre son cabinet…

Il y a quelques années, elle se décida à faire un marché avec son associé: Elle arrêterait désormais de travailler le vendredi après-midi deux heures plus tôt que prévu . Et non le cabinet ne sera plus ouvert le samedi matin.

En échange et pour ne pas que son associé soit lésé elle s’engageait:

– à lui remettre un billet de 50 euros tous les vendredi pour compenser ces deux heures en moins

– à tenir le cabinet ouvert non pas certains samedi matins, mais le dimanche toute la journée. Et toute seule.

Dans un monde normal, lorsque l’on est un vétérinaire âgé, à l’abri du besoin, on essaie d’être bon prince avec sa jeune associée – dont on sait la souffrance religieuse –  et d’au moins refuser de prendre les billets pour le vendredi, conscient du sacrifice et de l’opportunité financière de voir son cabinet ouvert même un dimanche.
Que nenni ici, la mesquinerie était encore la bienvenue :
Chaque vendredi son associé allait récupérer les billets que ma cousine lui glissait sur le coin de sa table.
Chaque dimanche, elle s’occupait seule du cabinet et son associé prenait sa quote-part des bénéfices sans travailler.
Chaque dimanche ma cousine sacrifiait sa journée en famille pour sauver ses chabbat.

L’effort était considérable. Mais petit à petit, quelque chose se déclencha…
Ma cousine et son mari ont commencé à réfléchir sur leur judaïsme. Sur le sens de la vie, des mitsvot.
Elle et lui suivirent des chiourim, et au fil du temps ils sont devenus de « bons juifs », pratiquant scrupuleusement les mitsvot, petit à petit…

Régulièrement à chaque fois que je leur parlais, je dois bien l’avouer, j’étais ravi et surpris de leur lente mais sûre ascension dans un monde de Torah plus authentique.
 » Mais tu te rends compte, 50 € le chabbat, c’est pas cher en fait » s’exclamait-elle quand je lui demandais si son associée se rabaissait toujours à les lui prendre !

Une ascension commencée timidement avec un billet de 50 € tous les vendredi soirs…

A 17h42 aujourd’hui, il y a 45 mn, ma cousine Dominique m’a appelé.

Le 1er aout, elle s’installe avec son mari et ses enfants à Jérusalem.
Un projet mûri depuis quelques années et planifié en secret depuis un an. Les enfants sont déjà inscrits à l’école. Tout est (presque) prêt – sauf un léger détail de logement toujours pas trouvé là-bas, mais ça ne semble pas la gêner outre mesure 😉 …

Elle a vendu sa part du cabinet vétérinaire vendredi dernier.

Son associé ne s’en remet toujours pas.

Et pour tout dire, fou de joie, moi non plus !

L’election présidentielle et le Peuple Elu: De la typologie juive à l’Effet Papillon

Le Président s’en va. Vive le Président !
La France vient d’élire à sa tête un nouveau chef d’État.
« Nouveau » est à prendre au sens de « tout neuf » car de fait, François Hollande n’a jamais servi jusqu’alors à des postes d’envergures. Son Premier-Ministre non plus. Tout comme la quasi totalité de l’appareil gouvernemental. Au moins c’est cohérent.

Évidemment mes lecteurs ont une probabilité de 51.6% d’avoir voté pour notre nouveau Président. Sauf pour mon lectorat juif . Car dans ce cas, l’écrasante majorité de mes coreligionnaires se retrouvent bien malgré eux, dans l’opposition aujourd’hui. Non pas qu’ils aimaient à ce point le Président sortant. Mais qu’ils appréhendent le gouvernement de gauche qui se dessine maladroitement. Et dont les images de la Bastille, avec tous ces drapeaux étrangers – et surtout maghrébins et palestiniens – ont terni à jamais ce jour d’élection, rappelant les pires heures aux juifs nord-africains à la veille de leur fuite vers la France. Très vite les comportements des concitoyens se sont raidis. Nicolas Bedos tweetait même au second degré « Ça y est les arabes vont  pouvoir enfin se remettre à voler « .
Mais ce scrutin a été aussi  pour moi l’occasion de cartographier une typologie toute personnelle (et donc qui n’engage que moi) de la communauté, qui se décline classiquement sur deux plans idéologiques : patriotique et sioniste.

Alors, vous, amis lecteurs juif et français, vous y retrouverez-vous ?
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Pâques, Man !

Une petite note sur ce qui m’est arrivé de symptomatique tout à l’heure. Dans le billet précédent je me moquais gentiment des tarifs hallucinant pratiqués par nos voyagistes pour Pessah’ (et j’étais encore loin du compte, puisque le Méridien Eilat vous propose 9 nuits en demi pension pour ‘seulement ‘ -sic-  2390€ par personne…)

En début de soirée, je me suis retrouvé dans une banlieue très populaire à la Porte de Paris où justement une boutique casher du nom d’un incontournable de la distribution s’est récemment installé. J’en ai profité puisque j’avais quelques petites courses à faire notamment des fromages en portions pour enfants, à 2€49 l’unité.
J’en prends trois boîtes.

Je passe en caisse, et là le prix affiché à l’écran  est de 5€67 l’une.
Je signale immédiatement l’erreur: Lire la suite

Pessah’ Exceptionnel !!!

Un F-16 nommé Désir : la naissance de la Mort

(A la mémoire d’Élie, fils de Saada – Léïlouï Nichmat Eliyahou ben Saada)

Ça sent l’urine. La sueur. Et le parfum de femmes mûres. On vous presse l’épaule, le genou, le dos. Ça baille tellement. Le moldo-slovaque chante en italien. Ou en espagnol – peut-être, on ne saurait dire en fait. Son rythme Bontempi est lénifiant. A la faveur de la prochaine correspondance, peut-être aurez-vous la chance de subir les mélopées du violoniste roumain sur un air de Gloria Gaynor…
Vous êtes bien dans le métro parisien. Quand je dis « bien » c’est une façon de parler, puisqu’en réalité c’est tout l’inverse. Comme toutes les heures, c’est l’heure de pointe. Vous ne pouvez pas vous concentrer sérieusement et vraiment étudier…Alors, allez-vous vous résigner et perdre ces 2h00 de transports quotidien ? Lire la suite

La virgule Talmudique

Il m’est arrivé récemment d’avoir une discussion très sérieuse avec une collègue assez calée niveau cathé. Catholique pratiquante, enfants en école privée, messe dominicale, carême et week-end au Vatican chaque année. Notre discussion portait sur la lecture ‘commune’ de *l’Ancien Testament* et elle maintenait que l’interprétation qu’en donnait sa chapelle altoséquanaise, strictement fidèle au texte de l’Écriture Sainte, était par conséquent fidèle au Message de Dieu. Elle m’avoua qu’elle ne pouvait pas comprendre comment on pouvait faire dire autre chose au Texte, surtout quand c’est si clairement écrit. Lorsque je lui répondis que grossièrement la Loi écrite n’était qu’une sorte de pellicule photographique qu’il fallait faire développer, grâce à la Loi orale,  pour en contempler le contenu, j’ai perçu comme une distance, respectueuse mais condescendante. C’est alors que Maurice Druon vint à ma rescousse… Lire la suite

La vie n’est qu’une hystérésis…

Ami lecteur, toi qui n’a peut-être pas eu la chance de faire de VRAIES études, je veux dire scientifiques ;-), n’aie crainte. Le titre de ce billet est loin d’être une insulte contre cette chienne de vie. Ce n’est pas non plus une classification médicale sur les malheurs de l’existence. Non, il évoque plutôt un graphe bien connu des ingénieurs et qui a la forme ci-contre :

Comment la lire ? Très simplement: passé un seuil, on change de palier. Mais ce n’est pas symétrique, c’est-à-dire que si l’on fait « marche arrière » et que l’on revient en deçà du seuil, on se maintient sur ce palier encore un peu…avant de retomber. Il y a un décalage entre l’effet et sa cause.
C’est une forme – dans tous les sens du terme – d’injustice puisqu’il n’y a pas d’équité dans le comportement et la valeur du seuil. On parle alors de non-linéarité.

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Yom Kippour: Journée faste ou jour néfaste ?

Un Conte de Kippour

Ce soir en s’endormant, il repense à la journée d’exception qu’il vient de passer. Pour éprouvante qu’elle fût. Et il s’amuse à mesurer le chemin parcouru depuis quelques années. Lui, c’est Daniel, ou plus exactement comme sa carte d’identité l’indique, Olivier Daniel. Ce deuxième prénom étant l’hommage rendu à son grand-père. Il réalise que depuis qu’il préfère être appelé par cet autre  prénom, et qu’il s’est engagé à plus d’authenticité dans son judaïsme, sa perception de Kippour a radicalement changé. Et ce soir, en s’endormant donc, il s’amuse à se souvenir et à confronter cette même date selon qu’il se voyait encore en Olivier, ou bien à présent en tant que Daniel. Lire la suite

En Galout, trois semaines durent une vie entière…

Alain Delon fixant Jean-Claude Brialy, tous deux jeunes fringuant dragons dans le nanar rose bonbon « Christine » avec Romy Schneider, lui explique comment avec sa maîtresse – une femme mariée évidemment, Vive la France ! – , au début de leur passion qui s’étiole à présent, « six mois passaient comme une semaine alors qu’aujourd’hui une semaine est aussi longue que six mois« . La bagatelle est toujours plus charmante pour décrire ce qu’Einstein et ses confrères mettront encore quelques décennies à modéliser de manière plus indigeste. Oui le temps, relatif comme tout le reste, c’est d’abord ce qu’on en fait. Ou ce que l’on en subit: se faire plomber une carie peut sembler durer des heures tandis que passer une bonne nuit de 8 heures dans un lit moelleux ne durerait que le temps d’un rêve (Cf. Inception pour les plus incrédules).
Mais même au sein du calendrier juif, la perception du temps peut-être décorrélée de sa durée réelle.
L’exemple le plus célèbre reste celui de Jacob:

« Jacob servit, pour obtenir Rachel, sept années et elles furent à ses yeux comme quelques jours, tant il l’aimait. »(Ber, 29-20)

Il y a, cependant, aussi un autre évènement dont j’aimerais vous parler, et qui à la réflexion  mérite amplement de figurer dans cette problématique de perception ressentie vs. la durée réelle.
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Yentl ou le kaddish des femmes

  Souvenez-vous, dans le superbe film Yentl, le personnage joué par Barbra Streisand assiste à l’enterrement de son père. A un moment, le rabbin présent à la cérémonie demande qui, parmi les hommes et en l’absence de fils,  doit réciter le Kaddish (une prière prononcée, mais pas uniquement nous allons le voir, au moment des décès). Et c’est Yentl qui, à la surprise et à l’effroi de l’assemblée,  annonce qu’elle s’en chargera, saisit le Siddour (livre de prières) et commence, en pleurs, à réciter le Kaddish pour son papa.

Cette scène est assez célèbre pour avoir propagé l’idée – déjà fortement répandue – que les filles d’un défunt ne peuvent pas réciter le Kaddish sous peine d’enfreindre un interdit religieux.

Inutile de rappeler combien le Kaddish est ancré dans la culture populaire même profane: un homme, disons occidental, normalement constitué et correctement alimenté, de confession aléatoire, a déjà entendu parler du Kaddish et de sa vague description: la prière des morts chez les juifs.

Mais est-ce vraiment cela ? Que disent la Halacha (loi juive) et l’Histoire juive sur ce point ? Avant même de savoir si une fille peut ou non réciter le Kaddish, qu’entend-on par cette prière et quand la prononce-t-on ? Lire la suite

C’est idiome !

Ma belle-sœur a partagé récemment la petite aventure qu’il lui est arrivé la semaine dernière avec ses collègues goyot au travail. C’est arrivé au moins une fois à n’importe quel juif évoluant parmi ceux qui ne le sont pas.

Elle mangeait son sandwich avec ses collègues quand tout à coup l’une d’entre elle a manqué de s’étouffer avec le sien. Lire la suite

♥♥♥ Ah Chamour…Toujours ! ♥♥♥

Vous êtes tranquillement en train de déguster votre Danette au chocolat quand tout à coup le téléphone sonne. Vous pressentiez déjà une catastrophe. Vous étiez loin du compte: Comment ? Quoi? le Consistoire n’autorise plus le lait non-chamour !? il est même question de cashériser ma vaisselle lait ? C’est écrit dans le Cachère-Magazine en plus ! Oï Vaï Voï et moi qui venait d’acheter 16 pots de Velouté de Danone et mes 12 paniers aux fruits de Yoplait ? Nan c’est trop injuste, tout est à jeter même mes Haägen-Dasz !!! … Voilà bien une page qui se tourne pour la judaïsme français. Fin de l’histoire?

Pas vraiment en réalité…

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Humour juif : le secret de la Révelation ?…cent blagues !

Je viens de lire un article sur slate qui traite de la naissance de l’humour juif. A la vérité j’ai peu appris, sauf sur un personnage dont j’ignorais l’existence jusqu’à présent et dont je ne sais probablement pas bien prononcer le nom: le Badkhn.
Mais cet article m’a au moins rappelé à cette valeur constante qui se trouve dans le judaïsme: l’Humour. Lire la suite

J’ai testé pour vous : La caverne de Platon

Récemment j’ai eu le privilège de vivre une expérience de réalité virtuelle immersive dans un des rares laboratoires français équipés. Cela s’est passé  dans un centre d’imagerie en province qui possède une de ces installations produites par la société belge BARCO, vous savez la même qui commercialise ces tableaux blancs dont ils ont hérité le nom (comme frigidaire, escalator, botox, kleenex, pédalo, caddie… bon OK j’arrête, ce n’est pas le sujet et pour ceux que ça intéresse voici la liste ici).

L’installation est appelée le CAVE (prononcez à l’anglaise je vous prie et ne confondez pas comme moi au début avec la ville de Kiev…) pour Cave Automatic Virtual Environment. En l’occurrence notre CAVE avait 5 faces (le plafond n’était pas pris en compte). Donc un chouïa moins développé que le CAVE de PSA par exemple, qui lui a 6 faces. Lire la suite

Et dire que j’écoutais Radio J !

Découverte ! Et moi qui croyait naïvement que les 3 fréquences juives (RCJ, Radio J et Judaïque FM) se partageait la même fréquence (94.8 FM en région parisienne), je viens de découvrir une autre radio juive, plus ancienne encore, avec une fréquence rien que pour elle en plus. Et une radio que tout le monde connait. Pensez donc: France Inter ! Rien que ça ! Lire la suite

Les Mormons et le Valhalla

Vous savez sans doute que les Mormons sont passés les leaders mondiaux en recherche généalogiques. Ils cherchent, trouvent puis recopient tous les actes de naissances, de décès, les lieux correspondants, les livrets de familles de tout le monde et partout où c’est possible, et ce, à l’échelle mondiale.
Non-stop.

Pourquoi ? Pour offrir aux âmes défuntes un baptême posthume. Histoire de sauver ces malheureux réduits à l’impuissance et de les préserver de l’enfer ou au mieux des limbes;  et favoriser ainsi le chemin vers le Paradis. Celui des bons chrétiens évidemment.

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La tentation du juif éclairé

Lorsqu’on se réveille sur son judaïsme, comme moi, bien tard et qu’il faille alors entamer un ‘rattrapage’ asymptotique, il est un écueil qu’il faut absolument éviter si l’on souhaite conserver son esprit ouvert et éviter de l’obstruer par un illusoire orgueil. C’est ce que j’appellerai la tentation du juif éclairé. Lire la suite

Effet nocebo

Une synagogue ouvre dans votre quartier ? Un voisin *israélite* s’installe dans votre immeuble ? un restaurant casher inaugure son nouveau bar à sushis ? ça y est vous vous sentez mal…vous suez à grosse goutte, vous avez peur.
Bien sûr l’immobilier vient de bondir de 10% et les commerçants du quartier se frottent les mains de la manne qui les attend. Mais vous, vous ne savez pas trop pourquoi, vous êtes anxieux. La gorge sèche vous revoyez défiler devant vos yeux subitement cernés tous les poncifs du « juif » qui s’installe : Lire la suite

La Thora d’Israël ou la leçon d’Hillel Hazaken

  • Que penser d’un individu qui vous jure de son amour pour les enfants mais s’opposerait à l’ouverture d’une maternité, d’une crèche, d’une aire de jeux ou d’une école ?
  • Que dire d’une personne qui dit respecter la musique classique mais ne tolèrerait pas que l’on évoque Mozart, Debussy, Beethoven, et a peu près tout les grands noms du genre ? Qui de plus voudrait voir disparaitre les conservatoires et les Opéras ?
  • Que penser lorsqu’on dit aimer les pommes mais que l’on appelle les voisins à abattre tous les arbres fruitiers du quartier ?

Drôles de questions ? Pas sûr, parce que tournée dans un autre sens, c’est la position que bon nombre de (faux-)naïfs présentent aux juifs d’aujourd’hui et surtout servent aux médias complaisants sans qu’aucuns de ceux-là ne s’en indignent. Lire la suite

30 millions d’amis ou de mitsvots ?

Avouons le tout de suite: se lever le matin une bonne heure avant les autres pour aller prier avec minyan (quorum de 10 hommes) à la synagogue, c’est dur. Très dur. Lire la suite

La plaie de l’obscurité

L’avant dernière des 10 plaies que Dieu a infligé aux Égyptiens avant que Pharaon ne daigne les libérer, fut celle de l’obscurité encore appelée celle des Ténèbres (מכת חושך).

3 jours durant lesquels l’obscurité était telle, nous dit le Midrash, que plus personne n’était en mesure de bouger: celui qui était assis restait assis, celui qui était débout , restait debout.

On a toujours un peu de mal à se représenter un telle opacité qui puisse jusqu’à paralyser nos plus élémentaires mouvements.
S’il étaient aveugles, au moins n’étaient ils pas sourds ! Pourquoi ne pas s’être déplacé par exemple au son de la voix ? Lire la suite

Charité (belle et)bien ordonnée, suite et fin

Je vous avais précédemment parlé de la distinction entre le terme hébreu ‘tsédakka‘ et sa traduction quasi eronnée en ‘charité’.
Une des différences fondamentales résidait dans l’obligation, d’un point de vue strictement légale, de donner à l’autre, semblable en tous points, ce dont il avait besoin. Ce qui s’éloignait de la notion ‘sentimentale’ de la charité commune, qui seule faisait appel à la compassion du donneur – tout en infériorisant le statut du receveur.

Résumée ainsi, je me suis mis à craindre que l’on ne comprenne pas bien la position du judaïsme, telle que modestement je l’ai comprise :
Il n’est pas question de rejeter les élans du cœur. Il s’agit d’énoncer clairement que c’est une base bien fragile pour maintenir l’obligation d’entraide appelée ‘tsedakka‘. Que l’on ne peut compter uniquement sur la compassion pour assurer l’aide nécessaire aux pauvres. Que l’affection n’était pas une garantie.

Sur ma lancée, j’ai pensé qu’il serait aussi plus ‘charitable’ d’évoquer la dimension sentimentale parmi les obligations qui incombent aux juifs. Et de montrer combien celle-là était même davantage appréciée que l’application froide, insipide et mécanique des commandements – qui demeure un travers pour ceux qui n’ont pas compris ce qu’on attendait d’eux. Lire la suite

Ytro n’en faut !

(A la mémoire d’Élie, fils de Saada – Léïlouï Nichmat Eliyahou ben Saada)

milouLa paracha (section biblique hebdomadaire)  de la semaine est consacrée à Ytro, beau-père de Moïse, prêtre de Midian, et depuis, icône sacrée et suprême du Consultant en Organisation , puisqu’il va  indiquer à son illustre gendre comment mieux gérer son peuple.

C’est aussi l’homme qui va avoir le mérite de porter le nom de la paracha qui inclut les 10 commandements.

A ce sujet, un Midrash (Sifri Deut. 343:2) nous rapporte une célèbre histoire: avant de confier la Torah aux Enfants d’Israël, Hachem la proposa à toutes les autres Nations. Une à une, elles allaient refuser ce cadeau divin, après s’être enquit de son contenu. L’une apprenant que le vol est interdit, l’autre découvrant que le meurtre est interdit, une autre encore s’étonnant que l’adultère y soit condamné etc. ne restât plus donc qu’Israël qui l’accepta volontiers sans poser de questions et qui scella ainsi sa relation unique et privilégiée avec Dieu.

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Le calendrier universel…et relatif

Hier soir je suis resté scotché jusqu’à minuit et demi en regardant un documentaire sur France 5, VOYAGE AUX ORIGINES DE LA TERRE.

Splendide réalisation technique, textes très bien écrits … j’aurai plusieurs remarques et questions dessus (entre autres au moment de l’émergence de la vie) mais ce qui m’occupe dans ce billet, c’est la chronologie. A chaque étapes de la formation de notre planète et de ses habitants, il y avait un compteur en millions d’années qui se décrémentait. Recours pédagogique assez courant pour matérialiser les accélérations chronologique, je me suis mis à penser que ça ne choquait personne de parcourir 4.5 milliards d’années en une petite heure et demi de documentaire.

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Justaïsme

(A la mémoire d’Élie, fils de Saada – Léïlouï Nichmat Eliyahou ben Saada)

L’actualité nous montre régulièrement que le système judiciaire français (ou américain pour ceux qui se délectent des séries du genre) demeure heureusement un bastion d’intégrité. Impartiale, la Justice y apparait aveugle aux passions qu’elle déchaine et insensible aux fièvres populaires qu’elle suscite. Dura Lex, Sed Lex ! Ce qui n’exclut pas, hélas, d’inévitables erreurs ou d’inexcusables corruptions. Mais une justice qui ne lasse pas aussi de toujours surprendre la masse, inculte en finesses procédurales et toujours effarée des non-lieux pour vice de forme. Aussi je me suis interrogé sur la place du Juge et la notion de Justice dans le Judaïsme. Et j’ai découvert des perspectives qui dépassaient de loin le cadre feutré du prétoire.

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Une charité (belle et) bien ordonnée

J’ai souvent l’occasion de dire combien parfois la traduction des mots hébreux, en particulier en français, porte en elle une signification  à l’opposée des notions hébraïques qu’elle est censée décrire. Une exemple classique sur le mot « tseddaka » traduit historiquement par « charité ». Nous allons voir que l’écart frise l’antinomie. Pourtant comment reprocher à des traducteurs de nommer ce qui apparaît comme identique dans les deux langues : quelqu’un dans le besoin quémande de quoi vivre à son prochain qui y pourvoie ou y contribue ?

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Flavius Joseph, traître ou héros ?

[Ce post est un peu confus et trop long, et il manque pas mal de réferences, je dois y revenir dès que j’aurai le temps]

J’ai envie depuis fort longtemps d’évoquer le cas ou plutôt l’Affaire Flavius Joseph.

Entre le 17 Tammouz et le 9 Av (période de 3 semaines appelées  Ben Hametsarim), j’ai relu « La Guerre des Juifs contre les Romains  » de Flavius Joseph donc.

Et j’aimerais centrer ce billet sur l’épreuve à jamais traumatisante pour le Peuple Juif que sera la destruction du deuxième Temple de Jérusalem, le Beth Hamiqdach, à la lumière du récit Talmudique et du témoignage de Josèphe.
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Effet de résonnace et théodicée

(A la mémoire d’Élie, fils de Saada – Léïlouï Nichmat Eliyahou ben Saada)

Une petite note sur une réflexion que je me suis faite ce matin en mettant 3 petites pièces de monnaie dans la boîte de tsedakka (improprement traduite en français par « charité » et qu’il faudrait nommer plus exactement « acte de rétablissement de la justice » envers l’indigent comme expliqué ici).

Ce tronc venait d’être vidé et était donc à nouveau vide: en y insérant les piécettes je me suis étonné du bruit qu’elles produisaient. Un véritable et littéral effet « bling bling » ! Lire la suite

Et votre judaïsme, c’est du Full-HD en zone (dé)groupée ?

Il m’est arrivé une fois d’être chez des amis qui venaient d’installer un tout nouvel écran plat Full-HD (1080p) de…165 cm de diagonale.

Une prouesse esthétique et technologique, surtout à l’époque.

Avec cet type d’engin, et surtout au prix que cela coûte, on s’attend à en avoir pleins les yeux. Lire la suite

Le Pourim de Saragosse

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours entendu ma grand-mère me raconter que sa famille était illustre et qu’elle descendait d’une communauté juive d’Espagne, de Saragosse très exactement, qui avait échappé à un massacre grâce à l’intervention mystique et miraculeuse du prophète Élie en personne.

Depuis, les descendants des habitants de cette ville, qui allaient depuis s’appeler les Saragosti, célèbrent un Pourim pour se remémorer cet évènement.

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Le secret millénaire de la Paix des Ménages

On raconte qu’à l’époque du Grand Sanhédrin ( il y a 2000 ans environ) un maître enseignait à ses disciples les règles du mariage et de la vie à deux (à étudier dans les Traités Kiddoushin, Kétoubot et Nidda entre autres pour les plus curieux).

Une de ses sentences fût dit-on: Lire la suite

Mariage Mixte: l’illusion des happy ends au cinéma

Je viens de visionner « Petites Confidences (à  ma Psy) » avec Uma Thurman et Merryl Streep.
En fait j’ai été gentiment forcé par ma femme 😉

C’est un film qui pendant 1h30 (soit 98% du film) vous fait regretter votre galanterie. Vraiment.

L’histoire? D’un banal affligeant. D’ailleurs c’est complètement prévisible. Vous allez voir (c’est le cas de le dire).

Uma Thurman joue la jeune femme urbaine, New-Yorkaise flippant d’aborder la quarantaine, qui comme toute bonne américaine raconte sa vie à sa Psy, jouée par Merryl Streep. On est à fond dans les clichés. La psy est juive, son mari et elle s’inquiètent que leur jeune fils de 23 ans, joué par Bryan Greenberg, veuille devenir peintre (pouah!) au lieu d’épouser une brillante et lucrative carrière et accessoirement une belle Jewish Princess. Histoire annexe? plus vraiment quand au fil des séances avec sa patiente, cette psy s’aperçoit que son fils est devenu l’amant de cette jolie cliente qui , elle, ne se doutant de rien, lui raconte à loisir son épanouissement, notamment sexuel,  grâce à cette relation. Lire la suite

L’absence du Juif grolandais…

Si d’aventure un Juif français a maille à partir avec un voisin par exemple alors qu’il s’estime dans son droit, qu’une plainte est déposée et que l’histoire s’envenime; soyez certains que les termes  » et en plus c’est un Juif! », « encore un coup des Juifs », « ils se croient tout permis chez nous » ou tout autres joyeusetés du même genre seront proférées – alors même que le Juif est dans son droit le plus strict.

Il m’est personnellement arrivé à maintes reprises où j’ai dû ronger mon frein et serrer les dents afin de ne pas empirer une situation dans laquelle j’étais victime – au seul motif que je ne voulais pas que l’agresseur en profite pour proférer des insultes sur ma croyance. Lire la suite

En fait, il y a bien pire que PIE XII

Je m’étendrai prochainement sur le débat qui est lancé au sujet de la béatification de PIE XII, le pape silencieux, qui a entre autre exercé son pontificat pendant le Seconde Guerre Mondiale.

Il y a en effet beaucoup de choses à dire. Et du pas toujours plaisant.

Mais là, aujourd’hui ce qui m’exaspère c’est cette diabolisation de l’église catholique par une tendance politique radicalement à gauche – étrangement la même qui soutient (et le mot est faible) les organisations terroristes palestiniennes ou assimilés (CAJPO, LesOgres, Europalestine…).

Alors, juste un petit diaporama de ceux qui étaient les alliés heureux d’Hitler. Et notamment un représentant religieux, qu’étrangement, tout le monde semble avoir oublié. Lire la suite

Minyan caliente

En ces jours d’hiver je ne peux que vous faire partager ma petite réflexion du moment.

Suivre des offices réguliers à la synagogue n’est pas du plus évident ces derniers mois, où la température est franchement rude.

J’ai personnellement une petite voix qui me décourage de faire les longues minutes de marche à pied pour aller rejoindre un office, sous la pluie, le vent, et beaucoup d’autres prétextes ridicules.
L’argument fort en ce qui me concerne est qu’il fait FROID. Lire la suite

Albert Camus et Israël

Un court extrait d’un discours d’Albert Camus, datant du 22 janvier 1958, qui n’a hélas pas perdu de son actualité.

Impressionnant de force, de concision, de vérité.

 

A télécharger ICI.

Voici aussi ce qu’il écrivait au sujet des juifs – et qui a aujourd’hui toujours hélas un sombre écho:

« On est toujours sûr de tomber, au hasard des journées, sur un Français, souvent intelligent par ailleurs, et qui vous dit que les Juifs exagèrent vraiment. Naturellement, ce Français a un ami juif qui, lui, du moins’ Quant aux millions de Juifs qui ont été torturés et brûlés, l’interlocuteur n’approuve pas ces façons, loin de là. Simplement, il trouve que les Juifs exagèrent et qu’ils ont tort de se soutenir les uns les autres, même si cette solidarité leur a été enseignée par le camp de concentration. »

Albert Camus, « La Contagion », Combat, 10 mai 1947, repris dans Michel Winock, La France et les Juifs de 1789 à nos jours, Seuil, 2004, p. 285